BUSSY BASKET CLUB

Passion - Éducation - Résultats

MARTIN LUTHER KING : UNE MORT QUI TRAUMATISA L'AMÉRIQUE , ET LA NBA

mlkday1.jpg

Le 4 avril 1968, Martin Luther King est assassiné sur le balcon du Lorraine Motel à Memphis, dans le Tennessee. La nouvelle fait rapidement le tour de l’Amérique qui s’endort difficilement et se réveille brisée alors que la soirée a été marquée par de violentes émeutes dans tout le pays. En NBA, c’est également le chaos.

 

Car ce jour-là, les Boston Celtics de Bill Russell doivent affronter les Philadelphia Sixers de Wilt Chamberlain en finale de la Conférence Est. La grande rivalité entre les deux géants passe au second plan alors que tout le monde s’interroge : doit-on réellement jouer ce match ?

Une profonde division, même au coeur de la NBA

Dans la ligue, comme en Amérique, deux camps s’opposent. Jack Ramsay, le General Manager des Sixers, explique que les joueurs sont liés par contrat et qu’ils doivent participer à la rencontre. Walter Kennedy, le commissioner, ne prend aucune décision et laisse les propriétaires des franchises décider. Un dirigeant explique que Martin Luther King n’est pas le président. Baily Howell, l’ailier blanc des Celtics, ne voit pas pourquoi le match serait reporté.

« Quel était son titre ? » demande-t-il aux journalistes. « Pourquoi est-ce que nous devrions annuler un match pour lui ? »

Boston, où Bill Russell fait office d’entraîneur/joueur, organise une réunion. L’équipe, dont 8 des 10 membres sont noirs, décide de jouer. Philadelphia fait de même. Sept joueurs décident de jouer, Chet Walker s’abstient. Wilt Chamberlain et Wally Jones votent eux pour reporter la rencontre. La majorité l’emporte et le match aura bien lieu au Spectrum de Philadelphia, par peur de nouvelles émeutes et des effets d’une annulation à la dernière minute.

Un match sans passion, joué pour éviter les émeutes

La salle, qui avait affiché complet toute l’année, n’est pas pleine. Les Celtics entrent sur le terrain en silence, les Sixers les suivent mais il n’y a pas de vie, pas d’envie et Boston s’impose (127-118) dans un match que les acteurs, malgré l’enjeu, ont joué avec la tête ailleurs.

« J’étais en état de choc toute la journée », confie Russell. « Je suis resté assis pendant cinq heures avant de pouvoir penser à quoi que ce soit ».

Le deuxième match de la série n’aura lieu que cinq jours plus tard. Bill Russell et Walt Chamberlain assistent aux obsèques du pasteur. Le pivot des Celtics, dont les idées étaient plus proches de celles de Malcolm X, se rend néanmoins dans les quartiers noirs de Boston pour prêcher le retour au calme.

« Où sont la perspective et la notion des choses ? L’homme noir ordinaire se dit qu’aller sur la lune ou au Vietnam est plus important que de vivre ici. Je pense que les gens sont notre plus grande ressource ».

Après avoir été menés 3-1, les Celtics finissent par battre les Sixers avant de s’imposer en Finales face aux Lakers. Martin Luther King, lui, n’est plus là.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article